Quand je discute de mon métier avec mon entourage, je m’aperçois que c’est un sujet flou. Il est difficile, à juste titre, de comprendre et d’énumérer toutes les taches qui nous incombent. Pourquoi ? Parce que l’on aperçoit que 10% de notre travail. Le reste se cache involontairement dans l’ombre. C’est pour cette raison que j’ai le souhait de commencer mon blog avec ce premier article qui parlera tout d’abord de ma vie personnelle et basculera doucement vers un article expliquant mon métier, mes astuces, mes valeurs. Vous saurez absolument tout (ou presque).
Mes origines concernant l’amour de la photo proviennent de mon grand-père qui ne sortait jamais sans son argentique. Il photographiait vraiment tout en passant du paysage à ses petits-enfants. Lorsque je devais passer sous son objectif (je détestais ça d’ailleurs – je ferais un article à ce sujet « la confiance devant un appareil »), je préférais mille fois m’approcher discrètement de son matériel et l’observer du coin de l’œil.
C’était impressionnant de le voir gérer sa passion et son matériel sans problème alors qu’en réalité, il avait une maladie mentale suite à un malheureux accident qui l’avait plongé dans le coma.
Il ne pouvait donc expliquer clairement et oralement son déroulement et ni la marche à suivre pour développer les images dans sa chambre noire.
Ensuite, quand je partais en classe verte/mer, mes parents m’offraient toujours un appareil photo jetable afin de garder en souvenir mes vacances scolaires.
Finalement, c’est ma grand-mère et mon papa qui se sont cotisés pour m’offrir mon tout premier (et non le dernier) appareil photo, un bon vieux reflex, lors de mes dix-sept bougies.
C’est avec ce magnifique cadeau que j’ai commencé à prendre des photos de tout (coucou pépère), absolument tout, mais sans chercher plus loin la possibilité de faire d’autres images artistiques. Je pense qu’en réalité j’avais peur de le casser ou le dérégler, dû à ma maladresse. Quand je montrais mes images à ma famille, je n’avais que des compliments, mais est-ce était objectif ? Je ne pense pas, néanmoins un enfant a besoin d’encouragement pour continuer sur sa voie.
Petit à petit, mon reflex a pris la poussière, car entre le diplôme secondaire à obtenir, l’inscription dans une école supérieure, les amis, les transports, les guindailles, le repos, enfin la vie estudiantine. J’ai oublié cet amour de la photographie.
C’est là qu’est arrivé mon départ pour le Canada. En effet, en deuxième année supérieure, je me suis inscrite pour partir en mobilité à l’étranger et je ne sais par quel miracle, ni comment, j’ai été prise. De ce fait, je suis partie pendant quatre mois lors de ma dernière année à l’autre bout de la planète. Un voyage qui a littéralement changé ma vie, mes valeurs, ma vision de la vie. Enfin, je pourrais vous en parler pendant des heures de ce pays, mais ce n’est pas le sujet. Au vu de cette merveilleuse occasion, j’ai ressorti mon appareil, parce que je ne pouvais pas rester sans photographier ce voyage de dingue. J’ai donc pris des milliers de photos en format jpeg que je modifiais sans faire une copie de l’original (déjà là, j’ai fait de belles erreurs de débutant). On me disait à nouveau que je réalisais de beaux clichés – ok j’avais l’œil, mais le reste il y avait beaucoup de boulots – c’était encore des compliments subjectifs « amicaux » cependant, vrai ou non, ça m’a donné de la confiance.
Quand est-ce que j’ai commencé à me perfectionner ? Pour être honnête, je n’ai aucun souvenir alors que ça ne fait pas des dizaines d’années. Je ne sais vraiment plus quand j’ai pris conscience qu’il fallait que j’arrête de prendre mes photos en jpeg, mais en Raw… Ni quand j’ai commencé à prendre des photos manuellement. Ce que je sais, c’est que je me suis renseignée, j’ai lu énormément tant dans les livres que sur internet.
Je ne voulais plus capturer des souvenirs, mais faire de belles images, des images exceptionnelles. Cela a été un de mes premiers objectifs.
En effet, un de mes autres buts était de voyager, découvrir le monde. Explorer à travers le monde (vous l’avez vu venir ?). À mon retour en Belgique, il me restait un mois de congé que j’ai rentabilisé en voyageant : Allemagne, Italie, Irlande. La fièvre est arrivée sans prévenir. Je ne me suis pas arrêtée de découvrir des pays. Qui dit voyage dit photo (et articles pour mon autre site internet).
Afin de pouvoir capturer mes voyages, je devais comprendre la base de la photo : le triangle d’exposition. Je commençais à être un peu plus satisfaite de mes photos, mais il me manquait encore quelque chose : l’édit / la post-production.
J’ai donc testé plusieurs logiciels comme celui de base que l’on peut avoir sur son ordinateur ensuite un camarade de classe m’a donné un accès à Pollar Photo Editor, je n’étais toujours pas satisfaite. Et enfin, j’ai donc découvert la formule photographe sur Adobe. Et là, je fus tout de suite conquise.
Je capturais énormément de photos de paysages lié à mes voyages, je passais mon temps sur mon site internet : explorer à travers le monde. Et c’est là qu’est arrivé la pandémie mondiale. Elle m’a « obligée » à arrêter mes explorations du monde pour me concentrer sur mon pays.
Je me suis posée et j’ai pris le temps de photographier nos contrées. J’ai découvert par là des photographes qui étaient dans le même domaine, certains étaient gentils d’autres plus critiques. La peur de se lancer en tant que professionnelle est apparue : C’est un monde de requins et moi, je suis dans le monde des bisounours ; est-ce que je ne vais pas perdre la flamme ? Par quoi débuter ?… Des milliers de questions, de remarques, d’avis négatifs, de peurs limitantes sont apparues dans ma tête. Du coup, j’ai fait quoi ? Rien. Je n’ai pas avancé, je suis restée sur place.
Néanmoins, l’idée d’en faire mon métier était toujours là. Je me retrouvais de moins en moins dans mon autre métier qui était dans le domaine du social.
Jusqu’au jour où… J’ai d’abord perdu ma grand-mère et quatre mois après mon grand-père, mon pépère, celui qui m’a bercé dans la photo. Et là premier déclic… « Et si, je franchissais le pas ».
Je me suis inscrite chez Smart coopérative pour effectuer mon activité en tant qu’employée « libre », tout en gardant mon emploi principal. Je me disais que j’allais attendre encore un an avant de me lancer. D’abord, avoir un emploi un mi-temps et réaliser mon activité pro de photographe l’autre moitié du temps. Sauf qui dit emploi sécurisant, dit qu’on ne se bouge pas trop.
C’est là que l’univers m’a encore donné un coup dur pour me faire bouger… perdre ma maman, cinq mois après le décès de mon papy, (et mon vieux oncle deux jours après). Je suis donc à quatre décès en moins d’un an. Comment vous dire que là tout a été différent. J’ai reçu le message et on me l’a répété : si tu ne changes pas ta vie, l’univers va continuer à t’envoyer des chocs pour te faire bouger.
Avant de changer radicalement de vie, j’ai dû régler les papiers administratifs, vider une maison, des souvenirs et la joie de perdre un parent. J’ai dû me reconstruire. Il m’a fallu un an pour me relever.
D’ailleurs grâce à eux, j’ai retrouvé la joie d’imprimer mes images (d’où le fait que je le propose dans mes services). Toute ma vie, j’ai été bercée par les appareils, la technologie et l’importance de garder des souvenirs. Et encore plus depuis que j’ai perdu une partie de ma famille, lorsqu’une personne quitte la vie, elle disparait avec ses souvenirs nous laissant sans rien. Alors oui, faire des photos sur son téléphone, c’est chouette, mais on peut vite les perdre à contrario d’albums photos ou d’images imprimées. C’est vrai, il faut de la place, mais qui n’a jamais aimé ces moments en famille avec un album sur les genoux à se remémorer les bons souvenirs passant ainsi une agréable soirée ou un peu plus triste, mais tout aussi réaliste, se retrouver dans le grenier de sa mère défunte entouré de cartons, explorant les albums photos, se rappelant du bonheur vécu (et à vivre) et n’oubliant jamais les disparus.
Et enfin, lorsque je me suis sentie plus forte, j’ai proposé à mon travail « alimentaire » de soit me gardez à mi-temps, soit je pars. Au vu de leur fierté mal placée et malgré le fait qu’il a besoin de renfort, il a refusé ma proposition. Je suis donc partie et j’ai plongé dans le grand bain de l’entrepreunariat, de la photo professionnelle dans un monde en crise totale où les factures explosent et où les gens veulent tout mais à petit prix, mais vous savez quoi ? Je suis la plus heureuse parce que j’ai suivi mon chemin.
Je travaille comme une dingue pour changer mes peurs limitantes, pour avoir une vie où je ne suis pas obligée de courir par tout où à la fin j’aurai fini comme ma maman. Grâce à elle, j’ai compris. La vie est plus importante que tout. Changer son état d’esprit est plus qu’évident pour aller bien. On a tous/toutes le choix. J’ai fait le choix, avec l’aide de l’univers, de vivre l’instant présent. Ralentir, Profiter de la vie, faire un travail que j’aime, voir la beauté partout, mettre l’amour en priorité.
Je suis enfin photographe professionnelle dans un domaine positif à capturer à jamais l’amour et le bonheur.